Thursday, September 9, 2010

Next Read et next next read!

Comme je n'ai pas encore de feedback sur le blog et donc pas de suggestion pour mes lectures, je vais choisir le prochain roman. Après l'Angleterre, ça sera le tour des États-Unis avec le dernier roman de Saul Bellow: Ravelstein.

Et j'annonce que le pays qui suivra sera ( - Euh, je dois choisir maintenant? -Ok, choix aléatoire!): le Japon. Any suggestions?

Mrs. Dalloway ou les montées au paradis

"Aucun plaisir ne peut égaler, pensa-t-elle, en redressant les chaises, en repoussant un livre sur le rayon, le plaisir d'en avoir fini avec les triomphes de la jeunesse, de s'être perdu dans le train de la vie pour trouver, avec un sursaut de joie, quand le soleil se lève, quand le jour tombe, la vie."

Je n'arrive pas à écrire un seul mot après cette citation. J'ai tapé et effacé une vingtaine de fois. J'en tire une première leçon. Pour que ce projet de lecture soit un succès, il faut écrire à propos d'un roman pendant la lecture et non après.

Ici, je n'ai aucune prétention. Je laisse la critique et l'analyse approfondie pour les experts. Pour moi, en tant que lecteur ordinaire, ce sont les impressions qui comptent. Et les impressions, il faut les saisir au moment même. Surtout quand il s'agit d'un roman comme celui-ci où il n'y a pas une "histoire" au sens propre du terme: on accompagne les personnages le long d'une seule journée et à travers leurs pensées, leurs observations, leurs émotions et leur rencontre nous est dévoilée leur vie.  Tout cela, avec, en arrière-fond, la ville de Londres d'après guerre, vibrante de vie.

Nous sommes tous témoins de choses extraordinaires. Un ami d'un ami prétend que nous vivons tous ces moments au quotidien et il aime les appeler "les montées au paradis". Nous avions maintes fois joué -surtout les jours où ça n'allaient pas- au jeu fouiller-dans-sa-journée-à-la-recherche-de-ces-moments (ce jeu est bien meilleur en groupe!). Ces "montées" ne sont pas nécessairement des moments de joie. Elles peuvent varier: rire, faire rire quelqu'un, aider quelqu'un, être témoin de solidarité entre les gens, observer un couple donner à manger aux oiseaux, apprendre une nouvelle chose, manger une bonne glace ;-) etc....

Quel rapport avec ce roman, diriez-vous? Eh bien c'est justement l'impression majeure qu'il m'a laissée: Virginia Woolf a cette acuité du regard et cette grande sensibilité qui lui a permis de saisir plein de ces montées au paradis, de ces petits détails qui font la vie.

 À un moment donné dans le roman (dommage que je ne l'ai pas noté, c'est sûrement mieux dit dans les mots de Woolf), Mrs. Dalloway constate avec regret et tristesse que personne ne saura combien elle a aimé les choses de la vie.... Mrs Dalloway se désole de ne pas pouvoir partager son amour intense à ces moments qui passent. Et pourtant....

Pour terminer, voici une autre citation qui déborde de poésie. Richard Dalloway et Hugh Whitbread sortent de chez Lady Bruton.
"Ils s'éloignaient - et à mesure qu'ils s'éloignaient, ce fil très mince (ils avaient déjeuné avec elle) qui les liaient à elle, s'étirait, s'étirait, s'amincissait de plus en plus tandis qu'ils marchaient sur Londres; comme si vos amis, après avoir déjeuné avec vous, étaient liés à votre corps par un fil mince [...] qui s'enbrume sous les coups des cloches, sonnant l'heure [...]"

PS: j'ai trouvé le personnage de Lady Bruton  très instructif, la grande dame qui publiait des annonces dans le Times pour inciter les anglais à émigrer au Canada. Elle avait "le projet de faire émigrer des deux sexes, de bonne famille, et de les établir, avec des chances de succès, au Canada."! ;-)

PPS: la copie que je me suis procurée de ce livre est vieille, presque en décomposition. Les pages se déchirent et s'éfrittent entre vos mains. Cela me fait quelque chose d'être l'une des dernières personnes qui lira cette copie-là en particulier!

Friday, September 3, 2010

Ça fait un bout de temps que j'y pense. Alors, je me suis dit pourquoi ne pas blogger là-dessus. Peut-être y aurait-il une interaction avec le vaste monde et ça serait bien plus intéressant.

Voici l'idée: lire des livres -principalement des romans- de tous les pays du monde sans exception en une période déterminée. Pas très révolutionnaire comme idée mais je l'aime bien. C'est une bonne excuse pour varier mes lectures. Cela aurait été bien plus intéressant de lire les livres dans leur langue d'origine. Mais bon, une vie, c'est assez court comme ça.

Avant de fixer une période de temps, il faudrait avoir une idée du nombre de livres à lire. Et voilà le premier défi! Celui de trouver une liste de TOUS les pays. Il existe de nombreuses listes et chacune a des critères différents pour inclure ou non un pays.

J'ai décidé de commencer par la liste de wiki: http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_du_monde (en tenant compte des territoires, des pays reconnus par au moins un état etc...). Après tout, cette histoire de frontières est juste un prétexte pour trouver des différentes histoires de différentes cultures.

Pour la période de temps, j'estime un bon deux ans!  Si je ne faisais que ça, ça prendrait peut-être moins de temps. Aussi, au sein d'un même pays,  il y aura des surprises: des cultures différentes à découvrir et donc peut-être plusieurs livres à lire par pays. En fait, une meilleure idée serait de fixer un an et de voir où j'en suis.  Évaluer l'expérience, compter le nombre de livres, etc...

Donc, rendez-vous le 3 septembre 2011 ;-)

Le premier livre sera un classique: Mrs Dalloway de Virginia Woolf et (j'ai un peu honte de le dire) mon tout premier de Woolf. Le prochain post sera là-dessus!

Et c'est parti!